Si vous avez déjà assisté à la prière de l’Aïd le matin à la mosquée.
Introduction
Dans la religion musulmane, nous avons deux fêtes
- Aïd al Fitr : marque la fin du mois de Ramadan
- Aïd al Adha : représente la commémoration du sacrifice d’Abraham (PsL)
Ces moments de partage et de festivités sont également des moments de prière.
Une prière qui s’effectue à la mosquée le matin ou en plein air quand les conditions le permettent.
Sur le principe, rien de bien compliqué : deux fêtes à l’occasion desquelles les fidèles prient le matin en congrégation, le plus souvent à la mosquée.
Cependant, quand les fêtes de l’Aïd tombent un vendredi, est-t-il réellement nécessaire de se rendre de nouveau à la mosquée l’après-midi pour aller prier ?
Le statut de la prière du Vendredi (Prière de Joumou’a) tombant sur un jour de fête est-il le même ?
Alors que certains soutiennent que la prière de l’Aïd remplace la prière de Joumou’a, d’autres affirment que la prière de Joumou’a reste obligatoire en ce jour de fête.
Différents avis et différentes interprétations que nous allons étayer dans les prochaines lignes.
Qu’est que la prière de Joumou’a ?
Chaque vendredi, les musulmans célèbrent la prière collective du Joumou’a , également appelée la prière du vendredi. Cette prière est considérée comme la plus importante de la semaine, car elle permet de rassembler la communauté musulmane autour d’une prière commune.
Son caractère obligatoire est appuyé par un verset coranique dans la sourate portant son nom :
« يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوٓا۟ إِذَا نُودِىَ لِلصَّلَوٰةِ مِن يَوْمِ ٱلْجُمُعَةِ فَٱسْعَوْا۟ إِلَىٰ ذِكْرِ ٱللَّهِ وَذَرُوا۟ ٱلْبَيْعَ ذَٰلِكُمْ خَيْرٌ لَّكُمْ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ »
« ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la Salat du jour du Vendredi, accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez ! » (Sourate 62, verset 9)
La prière du vendredi se compose d’un sermon en arabe suivi de deux rak’ats [1 ] , et remplace ainsi la prière de Dhuhr [2].
L’horaire de la prière du Jumu’a diffère légèrement selon les mosquées mais, elle se déroule en début d’après-midi.
La prière de l’Aïd
La prière de l’Aïd est une prière collective qui est célébrée deux fois par an, comme vu en introduction. Contrairement à la prière du Joumou’a , le sermon n’est pas prononcé avant la prière, mais après les deux cycles de prière (rak’ats), d’où l’importance de ne pas se lever et de quitter la mosquée après les rak’ats.
Le déroulement de la prière de l’aïd est aussi particulier :
Lors de la première rak’at, l’imam prononce sept fois le takbîr “Allâhu Akbar”.
Puis l’imam récite à voix haute la sourate al-Fatiha (Sourate 1) et la Sourate al-A’la (Sourate 87).Lors de la seconde rak’a, il répète le takbîr six fois. Il récite ensuite à voix haute la sourate al-Fatiha et une autre sourate (généralement la 88, la 89 ou une autre). Enfin il termine avec le salut final “Salamou Alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh”.
Contrairement aux autres prières, les horaires de la prière de l’Aïd sont fixes et ne dépendent pas du lever du soleil. Elle est généralement célébrée le matin, à une heure précisée par chaque mosquée.
Doit-on se rendre à la prière de Joumou’a si l’on a assisté à la prière de l’Aïd le matin ?
Il existe plusieurs avis sur la question :
- D’après l’avis des hanafites et des malikites il y’a une obligation d’accomplir la prière du vendredi pour les habitants de la ville et de ses environs [3]. Ceci est l’avis des hanafites et des malikites conformément à la portée générale du verset coranique : « Ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la Salat du vendredi, allez à l’invocation de Dieu et laissez toute transaction» (62 : 9) et aux hadiths à portée générale stipulant le caractère obligatoire de la prière du vendredi et mettant en garde contre son délaissement. On interrogea l’imam Malik à ce sujet, il dit : « On ne m’a pas informé que quelqu’un a dispensé les gens habitants aux environs de Médine à l’exception de ‘Othman. Ibn al-Qasim dit : « Malik ne partage pas ce qu’a fait ‘Othman. Il estimait que quiconque est concerné par l’obligation de la Prière du vendredi, l’imam ne saurait l’en dispenser »
- Selon la réponse de cheikh ibn Baz – Qu’Allah lui fasse Miséricorde : Ce qui est légiféré pour les musulmans si l`Aïd coïncide avec un vendredi est d’accomplir la prière de l’Aïd ainsi que la prière de Joumou’a dans les mosquées où est célébrée la prière de Joumou’a . Et, il est permis pour celui qui a assisté à la prière de l’Aïd de délaisser la prière de Joumou’a et de se contenter de la prière du Dohr, d’après les Hadiths suivants : D’après Zayd ibn Arqam – qu’Allah l’agrée – : Le Prophète –prières et bénédictions d’Allah sur lui- a accompli la prière de l’Aïd puis a facilité le Joumou’a en disant : « Que celui qui veut accomplir la prière, l’accomplisse ». Extrait de : « Majmou’ Fatawa » de son éminence le cheikh ibn Baz Volume 4, Page 504, Fatwa No. 556 [4] .
- D’après l’avis des hanbalites conformé ment au hadith rapporté par Abou Daoud d’après Abou Hourayra, que Dieu l’agrée : « Deux fêtes ont coïncidé ce jour. Pour celui qui le souhaite, cette prière (de l’Aïd) le dispense de celle du vendredi. Quant à nous, nous allons célébrer la Prière du vendredi». Il est donc permis de se contenter de la Prière de l’Aïd, sauf pour l’imam, avec l’obligation d’accomplir la Prière du « Dhuhr » (s’il n’accomplit pas la prière du vendredi).
Source : islamhouse [5]
Conclusion
En conclusion, cette question qui peut paraître aux premiers abords complexe, nous rappelle la miséricorde divine qui se cache derrière la divergence. Ainsi chacun est libre de suivre un avis tant que celui-ci émane d’une autorité compétente et s’appuie sur des preuves solides.
Donc retenez bien ceci : “gninin kari la mé fili” [6]
Écoutez donc votre imam et faites au mieux.
DIAKSPORA vous souhaite d’excellentes fêtes, almou na ssalo sia la !
Notes :
[1 ] Rak’ats est un cycle de prière qui se termine par une double prosternation.
[2] Salat Dhuhr est la prière obligatoire effectuée par les musulmans juste après le passage du soleil à son zénith. Le vendredi, elle est remplacée par la prière du vendredi à la mosquée. Elle comprend quatre rak’ats.
[3] Il faut s’imaginer qu’à l’époque les fidèles venant de l’exterieur de la ville devaient marcher assez longtemps pour se rendre à la mosquée principale ».
[4] Le Majmu’ Fatawa du shaykh al-Islam ibn Taymiya est un livre célèbre souvent cité par les shouyoukhs. Il constitue une source importante pour comprendre l’islam de manière authentique et regorge de connaissances en la matière. Cette œuvre majeure de Ahl-us-Sunna wa-Jama’a est disponible en 20 volumes et est vivement recommandée.
[5] Site web relayant des informations sur la culture islamique
[6] « Celui qui demande son chemin ne peut pas se perdre. » – Proverbe. Ce proverbe souligne l’importance de demander de l’aide pour éviter de se perdre.