KARAMOKO SANKOUN DIABY

GRAND MARABOUT DE TOUBA GUINÉE, FILS DE ABDUL KHADR DIT KARAN KOUTOUBO DIABY.
Cet homme fut considéré comme l’un des plus grands savants de toute l’Afrique de l’Ouest.
Mohamed Taslymi de son nom islamique, né vers 1860, hérita de l’influence spirituelle de son père. Un érudit aguerri qui n’avait que pour seul intérêt le savoir et la connaissance de notre Saint Coran.
Il a été initié depuis son plus jeune âge par son père lui-même (Karan KOUTOUBO) et qui n’est autre que le petit-fils du fondateur de la cité sainte KARAMOKHOBA. Un flambeau qu’il a porté avec honneur et sagesse jusqu’à la fin de sa vie.
Apprentissage et réussite
Pendant son apprentissage, son père et certains savants lui reconnurent assez tôt une intelligence au-dessus de la moyenne, qu’il allait à son tour rapidement mettre au service de la communauté Diakhanké tout entière.
Un architecte pour ses étudiants
Dès la fin de ses études, il ouvrit une école arabe (Madrassah), qui eut rapidement un grand succès au village. Devant l’engouement de la population, son père ne tarda pas à se reposer sur lui pour les cours d’enseignement supérieur.
Sa réputation de savant et de maître grandit dans toute la région de Fouta. Les villageois trouvèrent en lui, le digne successeur de son père. D’après les târiq (récit), son ascension était telle, qu’il est dit qu’en seulement dix ans, il avait un auditoire de plus de deux cents talibés. Des familles Diakhankés bien évidemment mais aussi des Peuhls venus de toutes les contrées de Fouta, des Mandingues de Casamance ou du Gabon….

Des élèves hautement qualifiés qui ont fait la réputation et la fierté de KARAN SANKOUN, de tout un village, d’une région, d’un pays et au-delà des frontières.
Pour n’en citer que quelques-uns, il avait dans son auditoire des futurs théoriciens et les premiers fils de Karambaya et de Diakha tel que :
- El Hadji Mbalou Fodé dit le« Moufti »,
- El Hadji Moctar Keba fin lettré en Ilmiyah Arabiya
- Toura Guema Boukharia,
- El Hadji Soriba Keba surnommé « la bibliothèque »
- Abdul Rahman Souyety appelé Karan Céty
- Karan Kandioura Kéba
Tous ceux qui sont passés entre ses mains se sont révélés plus tard être d’excellents savants, experts, lettrés, sages ou lumière de l’islam.
C’était un architecte qui a su mettre en valeur le potentiel de chacun de ses étudiants.
Un emprisonnement marquant
À son arrestation, un homme a décidé que la survie et la notoriété du village ne pouvaient se faire sans Karan Sankoun. Cet homme n’est autre que son premier fils, El Hadji Banfa Kéba qui remua ciel et terre à la recherche de son père.
Pendant son incarcération, Karan Sankoun a tout de suite fait l’unanimité auprès de ces co-détenus à l’instar d’un autre célèbre Érudit en la personne de Cheikh Amadou Bamba, qui lui a été emmené au Gabon où était également prisonnier l’illustre Samory Touré.
Karan Sankoun Diaby et Cheikh Amadou Bamba ont imposé le respect grâce à leur connaissance et surtout la sagesse qu’il dégageait. Pendant toute la durée de leur emprisonnement, ils n’ont cessé de parfaire leur apprentissage de l’islam. De prier sur notre Prophète Mohamed (la paix soit sur lui et sa famille) et d’invoquer Allah
Tout-puissant en toutes circonstances. On prête même au dernier cité, qu’on lui aurait refusé la prière pendant la traversée en bateau. Il invoqua son Seigneur et posa son tapis sur l’eau et réussit à honorer ses obligations. SoubhanAllah. Qu’Allah les agrée.
Ces hommes ont tous été arrêtés dans le cadre d’une campagne menée par les autorités françaises afin de mettre fin « aux périls islamiques» qui étaient en pleine expansion. Mais la véritable raison était surtout de désarmer les chefs de guerre tels que Samory Touré ou encore Alpha Yaya Diallo. Les marabouts sont des dommages collatéraux dus à leur proximité avec certains de ces guerriers.

EL HADJ BANFA KÉBA digne héritier de son père a assumé ces responsabilités et est parti à la libération de son paternel. Avec l’aide d’une autre grande figure de l’Afrique de l’Ouest en la personne de Cheikh Sidia Baba. Cet érudit « Maure » n’est autre que le Khalif général de Boutilimit (Mauritanie) et chef spirituel de tout l’Ouest-Africain. Il est le fils de Cheikh Mohamed Khalifa, qui donna au père de Karan Sankoun (Karan KOUTOUBO) ce que l’on appelle aujourd’hui le « Khadry wourdo »
Cheikh Sidia Baba, reconnaissant envers le jeune Banfa et les liens très étroits entretenus par le grand père de ce dernier (Karan KOUTOUBO) et son père (Cheick Mohamed Khalifa), a fait jouer ses relations grâce à son statut qui lui a été conféré par les hautes instances françaises. Il demanda expressément au gouverneur de procéder à la libération sans condition du Grand marabout de Touba.
La libération
Aussitôt tôt dit, aussitôt fait ! Après plus de 7 ans de captivité, Karan Sankoun était de retour dans son village natal auprès des siens. C’est avec beaucoup de dignité et de fierté qu’il entra à Touba. Ces années lui ont donné une « aura spirituelle » l’ont basculé au titre de « Wali ». Il a consacré les derniers instants de sa vie à l’instruction et à la sacralisation de son nouveau statut.
Un grand homme parmi de grands hommes.

EL HADJI MAIMOUNA BOURAMA DIABY
Vous invite à venir partager dans la cité sainte de Touba les histoires de Karan Sankoun et ces fidèles compagnons de l’époque.
SAGUILOUN, un retour qui a été bénéfique pour le village et le pays tout entier.

La paix soit sur vous Lamine et Moustapha.