As-salam aleykoum Barinlou,
La situation actuelle est compliqué dey ! Comme dirait les Djaks « Dounia nté bénin few » !
Qu’à cela ne tienne, ne laissons pas la morosité s’emparer de nos êtres et continuons à nous occuper intelligemment.
En cette période de confinement, un aspect du Diakhangaya prend plus que jamais une importance capitale : Le Mokhoya…
Pour la plupart d’entre nous c’est un sombre concept utilisé à tort et à travers par nos parents, oncles, tantes….pour nous invectiver à la moindre occasion :
« Baaari Mbemba ikha kouroun né ba, imé kiliri ké, imé ssi mokho ma, nooooon vraiment ikha kouroun né ! »
Et quand ils sont en formes ils ponctuent avec un : « Franssi didinlou…. »
« Non Mbemba tu es mauvais dey, tu n’appelles pas, tu nous rends pas visites, vraiment tu es mauvais ! »
BREF REPRENONS LE COURS DE NOTRE NARRATION
La plupart du temps, lorsque nous recevons ce genre de réflexion, nous avons bien trop d’égard et de respect (ou pas assez de vocabulaire ) pour nos Parents (au sens large du terme) pour leur dire que ce manque de « Mokhoya » est lié à plusieurs facteurs, dont :
- Notre environnement occidental
- Notre emploi du temps
- La barrière de la langue
Notre Environnement occidental
Pour la plupart d’entre nous, garder le contact avec notre cercle proche composé de nos parents, ainsi que de nos frères et sœurs c’est easyyyyyyy. Puis de toute façon, ce cercle proche n’est pas celui qui sera le plus prompt à nous faire ce genre de reproche.
C’est plutôt de nos oncles, nos tantes, nos cousins et cousines du bled, tirant plus vite que leur ombre et toujours prêt à appuyer sur la gâchette, que ce genre de punchline émane.
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D’une certaine manière, ils n’ont pas tort. Le Diakhanké – même s’il a grandi en Occident – ne doit/peut pas restreindre sa conception de la famille à la vision nucléaire* de celle-ci : à savoir le Papa, la Maman et leurs enfants…
De manière générale, en Afrique et à plus forte raison chez les Diakhankés la famille est un ensemble tellement large (« king size » pourrait-on dire) qu’il arrive très souvent que les meilleurs amis de nos parents soient également considérés comme famille proche.
Il va donc sans dire que toutes les personnes composant cet ensemble familial se réjouissent énormément quand vous leur passez, ne serait-ce qu’un petit coup de fil ou quand vous leur rendez une brève visite.
*Structure familiale composée de soit un couple marié ou non avec enfants, soit un couple sans enfant, soit un seul adulte avec des enfants (source : https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/famille-nucleaire/).
Notre emploi du temps
Nous avons pour la plupart des plannings bien chargés.
Certains sont étudiants, d’autres travaillent et que dire de nos vaillants chercheurs d’emploi exténués par d’interminables démarches et entretiens….
Bref, nous sommes (sur-)occupés.
Cependant, cela ne doit pas être une excuse pour ne pas mettre en application le « Mokhoya ».
Le Coran souligne d’ailleurs l’importance des liens du sang et la nécessité de les maintenir autant que faire se peut :
« […]. Craignez Allah, au nom de qui vous vous implorez les uns les autres et respectez les liens de sang qui vous unissent. Allah observe vos faits et gestes. » (Coran : 4/1)
Ce maintien des liens du sang tel qu’évoqué par notre Livre Saint est heureusement à la portée de tous avec un peu d’organisation.
Personnellement, j’utilise systématiquement mon agenda électronique pour planifier en avance mes appels aux oncles, tantes, cousins et cousines, d’une part pour n’oublier personne et d’autre part pour m’assurer de vraiment y penser grâce aux notifications de rappel.
Enfin, je profite des temps morts de la journée (trajets à pied ou courses pour ensuite passer ces appels).
La barrière de la langue
Le téléphone est aujourd’hui la forme la plus simple pour nous acquitter de ce devoir mais la barrière de la langue a tendance à nous tétaniser…
Nous avons peur de nous faire juger et recevoir des moqueries sur notre prétendu faible niveau en Diakhanké.
Je dis bien « prétendu » car nous avons tendance à nous auto-dévaloriser…
La légende voudrait quand même que les enfants nés après 1991.. bha c’est chaud quand même pour eux mais mahlich comme dirait nos Frères Maghrébins : il n’est jamais trop tard pour apprendre les bases !
Petit guide de conversation :
Quand c’est TOI qui appelles :
- TOI : Allo, Salam aleykoum, Faindi*« Sawané » ! (Remplacer par son nom de famille)
- L’Oncle : « Mbemba » (ton prénom), Sawané ! Abédi* ? Tanainté* ?
- TOI : Tanainwonté !
- L’Oncle : Tanaintidjé* ?
- TOI : Tanainwo ti djain ! Djé morolou bé ?
- L’Oncle : Tanainwo ti la ! alou bidjé ?
- TOI : Mbidjain, alou nin faama* !
- L’Oncle : Bénin Faama ! Barro doun alou ba kain ?
- TOI : iyo, dondi dondi. Naindi doun ? a bidjé ?
- L’Oncle : Tanawontala
1. Faindi = Oncle paternelle, moins âgé que ton père; Naindi : Tante maternelle moins âgé que ta mère ; Mbayin : Oncle Maternelle ; MbarinBa : Femme de mon oncle maternelle
2. Pas de définition, demande à MHD !
3. Tout va bien ? (au sujet de la personne)
4. Tout va bien ? (dans le sens « tout va bien chez vous ?)
5. Ça fait un bail
******à partir d’ici vous pouvez reprendre la boucle à partir de « Djémorolou bé ? » et enchainer encore une fois avec un « alou nin faama ? » avant de conclure avec un :
« Awa Faindi kontoro les mou, Sawané ! »
À cet instant, il/elle te remercie et fin de l’histoire ! Ça t’aura pris deux minutes montre en main et tu auras récolté In Sha Allah plein de hassanates.
L’astuce ici est de garder son calme et sa patience et ne pas se laisser déstabiliser par les salutations qui peuvent durer et se répéter.
Il ne faut pas non plus oublier que l’émetteur de l’appel a l’initiative de la conclusion.
Si ton Oncle te dit « awa kontoro les mou » alors que c’est toi qui as passé l’appel, cela signifie que tu parles (un peu) trop…
Bref, moi-même j’ai trop parlé et je n’ai même pas (encore) défini le « Mokhoya »…
Je vous enjoins à en donner votre propre définition en commentaire !
N’oubliez pas, avec ce confinement vos Oncles et Tantes vous attendent au tournant alors soyez des « Mokho » et pratiquez le « Mokhoya » abondamment !
À très bientôt pour un nouvel article sur le Diakhangaya.
2 commentaires
Bonsoir,
Je souhaiterais apprendre le diakhanke. Savez-vous où je pourrais apprendre svp ? Sil y a des livres, des sites ou autres…
Merci
Bonsoir,
Contactez-nous via Facebook ou Instagram nous nous ferons un plaisir d’essayer de trouver une solution qui correspond à vos attentes.
Cordialement,
Mbemba de Diakspora